Thibaut LA PORTA
Les managers incompĂ©tents : principe de Peter đ
Votre supĂ©rieur hiĂ©rarchique vous donne-t-il parfois lâimpression de ne pas maĂźtriser ses dossiers ? Votre patron a-t-il des difficultĂ©s Ă prendre de bonnes dĂ©cisions ? Vous demandez-vous souvent comment votre directeur a pu ĂȘtre nommĂ© Ă son poste ? Si oui, câest que vous ĂȘtes confrontĂ© Ă ce phĂ©nomĂšne curieux : un chef incompĂ©tent...
Le chemin de ce phénomÚne
Selon ce principe, « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence ». Si on suit ce raisonnement : avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d'en assumer la responsabilité.
Pour faire simple :
Principes de base :
- Un employé compétent à un poste donné est promu à un niveau hiérarchique supérieur
- Un employé incompétent à un poste donné n'est pas promu à un niveau supérieur
Conséquences 1 :
- Un employĂ© ne restera dans aucun des postes oĂč il est compĂ©tent puisqu'il sera promu Ă des niveaux hiĂ©rarchiques supĂ©rieurs
- à la suite des promotions, l'employé finira (probablement) par atteindre un poste auquel il sera incompétent
- Par son incompétence à ce poste, l'employé ne recevra plus de promotion, il restera donc indéfiniment à un poste pour lequel il est incompétent
Conséquences 2 :
- Ă long terme, tous les postes finissent par ĂȘtre occupĂ©s par des employĂ©s incompĂ©tents pour leur fonction
- La majorité du travail est effectuée par des salariés n'ayant pas encore atteint leur « seuil d'incompétence »

Si on part du principe que plus un poste est élevé dans la hiérarchie, plus il demande des compétences et plus son impact est grand sur le fonctionnement de l'organisation. Alors on peut conclure que l'impact de l'incompétence sur l'organisation est proportionnel au niveau hiérarchique auquel un employé aura été promu.
Niveau de compétence au sein des organisations
Peter remarque que la compétence, chez les employés d'une organisation, se répartit selon une loi normale :
10 % d'employés sont super-compétents ;
20 % d'employés sont compétents ;
40 % d'employés sont modérément compétents ;
20 % d'employés sont incompétents ;
10 % d'employés sont super-incompétents.
Cela pose plus problÚme à ceux qui sont "super-compétents" qu'aux incompétents
En effet, la super-compétence est plus redoutable que l'incompétence, car un super-compétent outrepasse ses fonctions et bouleverse ainsi la hiérarchie. Elle déroge au premier commandement : « La hiérarchie doit se maintenir ».
Pour qu'un super-compĂ©tent soit renvoyĂ©, deux sĂ©ries dâĂ©vĂ©nements doivent se produire :
la hiĂ©rarchie le harcĂšle au point de l'empĂȘcher de produire ;
il n'obéit pas aux principes de « respect de la hiérarchie ».
Si l'une des deux conditions manquent, il n'est généralement pas renvoyé.
Les raisons
Pour régler un problÚme, mieux vaut connaitre les causes.
Définir un cadre de référence
Instaurer un cadre pour mesurer les compétences, définir les objectifs, les missions et les responsabilités. Sans outil de mesure, sans référentiel, on ne peut alors pas attendre quoique ce soit des salariés, tout comme des managers.
On ne peut pas gĂ©rer la compĂ©tence si on nâa pas les moyens de la dĂ©finir, de la mesurer, de la dĂ©velopper
Souvent, la promotion interne par défaut : le management
Sauf que, parmi ceux qui veulent Ă©voluer, tous nâont pas forcĂ©ment envie de devenir manager. Mais sâils doivent choisir entre ne pas Ă©voluer et Ă©voluer en devenant manager, le choix est tout trouvĂ©.
On nâest pas manager, on le devient. Une culture managĂ©riale comme un manager, ça se dĂ©veloppe, et se forme. Il faut donc mettre les moyens adĂ©quats pour cela.
Un salarié compétent, voire expert, qui crée de la valeur dans son domaine, ne devient un « manager » idéal sans les outils nécessaires : formation, accompagnement, entrainement.
Manager c'est un métier à part entiÚre.
Faire évoluer oui, mais avec un réel suivi
Comme expliquĂ© au point prĂ©cĂ©dent, ĂȘtre performant dans un domaine prĂ©cis ne garantit par l'excellence managĂ©riale, car manager demande des compĂ©tences spĂ©cifiques. En plus dâĂȘtre rarement accompagnĂ©e, la prise dâun nouveau poste est souvent sous-estimĂ©e en termes de ressources allouĂ©es au suivi de la dĂ©marche, de dĂ©lai de montĂ©e en compĂ©tences et dâobtention des premiers rĂ©sultats.
Nos conseils
Limiter la casse
Pour un manager jugé incompétent par sa direction, sans qu'il ne s'en aperçoive.
Donner lâimpression dâune promotion en faisant Ă©voluer le salariĂ© incompĂ©tent vers un poste visiblement plus prestigieux (avec un titre & un statut importants), mais dans les faits moins responsabilisant et moins impactant. On appelle ça « la sublimation percutante ».
Définir la compétence
Quâest ce qui fait la compĂ©tence dans les diffĂ©rentes fonctions ? Il faut dĂ©finir ce quâest la compĂ©tence pour pouvoir lâĂ©valuer (dĂšs le recrutement), la mesurer, et la dĂ©velopper. Ayez des rĂ©fĂ©rentiels sur vos compĂ©tences fondamentales par fonction. C'est une sorte de fiche de poste enrichie.
Envisager toutes les mobilités
Il y a toujours plusieurs maniĂšres dâĂ©voluer et de faire Ă©voluer :
dans le mĂȘme poste, par lâenrichissement du pĂ©rimĂštre et/ou personnel (responsabilisation/autonomisation/transversalitĂ©)
par des fonctions ponctuelles de chef de projet, en rĂ©fĂ©rence technique, en animation dâinstances
par la mobilité transversale, en évoluant vers un poste différent sur un niveau de responsabilité similaire, ou dans une autre entité
par la mobilité verticale : évolution vers un poste différent sur un niveau de responsabilité supérieur (technique, managérial, commercial)
Envisager des portes de sortie
Une mobilitĂ© interne nâest pas toujours un pari gagnant. Et lorsque la rĂ©ussite nâest pas au rendez-vous, une porte de sortie est toujours bonne Ă prendre ! Le droit du travail en propose une : la pĂ©riode probatoire. Cela permet :
Ă lâemployeur de se faire une idĂ©e et dâĂ©valuer la capacitĂ© du salariĂ© Ă ĂȘtre performant dans son nouveau poste
au salariĂ© de se se faire une idĂ©e et dâĂ©valuer sa capacitĂ© et son envie Ă prendre ce nouveau poste
de revenir Ă la situation et aux conditions dâemploi prĂ©cĂ©dentes si lâemployeur et/ou le salariĂ© le souhaite (fin de pĂ©riode probatoire ne veut pas dire fin de la collaboration)
Une pĂ©riode probatoire doit ĂȘtre contractualisĂ©e. Un avenant au contrat de travail en cours ou une clause du nouveau contrat de travail doit prĂ©ciser :
la durée de la période probatoire et la possibilité éventuelle de la renouveler
les moyens de mise en oeuvre et de suivi
les conditions et les modalités de rupture éventuelle
Accompagner la mobilité interne
Lâaccompagnement dâune mobilitĂ© interne, intĂšgre :
Un Diagnostic 360°, comprenant un diagnostic individuel, un diagnostic de la fonction, la priorisation des besoins de la fonction, et la dĂ©finition dâobjectifs SMART et dâun plan dâaccompagnement Ă la structuration de la fonction sur 6 mois
Un coaching individualisé et challengeant, avec support, des outils et des formations adéquats
Un suivi de projet structuré : donc agile grùce à accompagnement de la performance et des résultats
FLUENS Consulting aide les entreprises & les accompagne dans ce type de transition grùce à son expertise, ainsi que son expérience.
Devenez meilleur, soyez leader âïž
DĂ©veloppez votre chiffre dâaffaires đ Augmentez votre efficacitĂ© âĄïž Boostez vos rĂ©sultats đ„
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